Le droit entre répression et "productivité"

Si la tradition juridique, notamment dans la version qu’en offre le positi-visme juridique, définit le droit par son caractère punitif et répressif, le droit contemporain, en revanche, prend en charge la nécessité de penser à nou-veau sa dimension normative, obligatoire, coercitive. C’est ainsi qu’apparaissent des dynamiques nouvelles qui échappent à la dimension strictement répressive du droit. Elles mettent en relief la participation active, constructive et partagée des individus et des groupes à l’expérience juri-dique, jouant un rôle dans la décision juridico-politique, l’éloignant des lieux et des sujets de l’institution. Ce travail expliquet de quelle manière le droit se caractérise aujourd’hui par une superposition évidente de dispositifs juri-diques . À une analyse plus attentive, ces derniers se manifestent comme l’expression d’une logique de contrôle et de prise en charge des vies, qui s’exprime à travers des traits indépendants : répressif/punitifs, productifs/promotionnels. En effet, les dispositifs de con-trôle qui se constituent s’accompagnent souvent d’un durcissement du carac-tère punitif du droit. En même temps, les formes de gouvernance active, non hiérarchisée, multilevel, connaissent une propagation sans précédent ; le droit y agit comme un instrument de médiation des formes plurielles d’interaction entre les nouvelles subjectivités.